De jeunes étudiants, le visage fermé, embarquent précipitamment leurs affaires dans des taxis-brousse en partance pour les autres régions de l’île. « C’est une paix fragile, il vaut mieux rentrer chez soi pour le moment et attendre que le chaos se tasse. Les bagarres peuvent reprendre à tout moment en dépit des promesses », confie l’un d’eux. Cet exode est la cicatrice visible d’un week-end tragique, marqué par la mort d’un adolescent de 15 ans. Selon les informations recueillies, le jeune a perdu la vie lors de l’attaque du campus par des habitants de Lazaret, mécontents de l’expulsion de squatters installés sur les terrains universitaires. Face à l’embrasement, une délégation du Conseil pour la Refondation, conduite par le colonel Lucien Rabearimanana, a été dépêchée sur place. Sa mission : jouer les médiateurs et éviter que le conflit ne dégénère davantage. Après des heures de discussion, un terrain d’entente a été trouvé. La Préfecture d’Antsiranana a officiellement annoncé que « le différend est entièrement résolu » et que « la vie quotidienne reprenait son cours normal ». La délégation a regagné Antananarivo hier matin, mais un dispositif de suivi local demeure en place. L’objectif affiché est d’« assurer la stabilité et la paix au sein du campus universitaire ». L’accord qui doit être signé demain vise à « consolider la cohésion et le vivre-ensemble » entre les deux communautés. Pourtant, sur le terrain, les mots peinent à effacer les images de la violence. La confiance, lien essentiel de toute cohabitation, semble s’être évanouie avec la vie du jeune garçon. Les promesses de dialogue et de signature paraissent bien légères face à la peur qui tenaille les esprits.
Nikki Razaf

                                                            
        

		  	
	
            
                                                            
        
                
                
                
                
                
                
                



